Michel Pratx
Walter Dioni, une rétrospective (par sa fille Alicia Dioni)
Walter s’est inscrit au forum Mikroscopia le 2 Janvier 2004. Il en est vite devenu un des piliers. Sa gentillesse, sa patience, n’avaient pas de limites. Très vite il s’est mis à écrire de véritables articles, tous repris ici dans Mik-Mag et qui nous ont émerveillés. J’ai adapté et traduit ses articles, parfois laborieusement car les enrichissements apportés par les logiciels du Mexique, n’étaient pas compatibles avec les nôtres. Cela m’a beaucoup rapproché de lui, malgré la distance. J’ai ressenti au fond moi la poésie qui se dégageait de ses lignes, parfois obscures, et c’est cette poésie pure qui s’est révélée , peu à peu, comme dans le bain du photographe d’autrefois.
Je n’oublierais jamais son « Hommage à une pelure d’oignon » et ce merveilleux passage :
Extrait : » C’ était au temps où le printemps restait figé en moi, car le printemps n’était pas une période de l’année mais un état de mon âme.
C ‘était aussi le temps des moments d’émerveillement découverts dans les feuilles jaunies du livre de Biologie de la bibliothèque municipale.
C’est là que résidaient les cellules d’oignon à l’architecture hexagonale avec des cercles hachurés en guise de noyaux , et celles d’Elodea canadensis, aux petits ronds représentant les chloroplastes. Mais il y avait bien plus encore, le schéma de la cellule rectangulaire des poil staminaux de la Tradescantia avec la forme grisée des ponts du cytoplasme et des petites flèches indiquant le sens du courant de la cyclose.
Mais que pouvaient donc être des poils staminaux ?
Et une Tradescantia ?
Pour voir la cyclose parcourir lentement et régulièrement les fines lignes transparentes du cytoplasme a travers la cellule de la Tradescantia il fallu presque 20 années supplémentaires de vie au jeune que j’étais alors. »
S’ajoute à cela tout un travail, régulier, de publication de nombreux sujets et de discussions au sein du forum, qui l’a fait aimer de tous.
A + Walter
- Liens : MicScape, Forum MiKroscopia, Safe Microscopy Techniques,
L’image Virtuelle en Optique géométrique
Les cameras sportives en microscopie.
Evolution ancienne et moderne du microscope (Approche)
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- Mots-Clés : Nemrod, Kalkhu, Assurnazirpal II, Néron, émeraude, Saint Isidore de Séville, Pline l’ ancien, soudes, verres ardents, pierres de lecture, Janssen , Galilée, Antoni van Leeuwenhoek, Robert Hooke, microscope, modulateur de lumière, CCD , SLM, DLP, boite à filtres.
- Liens :
British Museum
Dynamic contrast enhancement in widefield microscopy using projector-generated illumination patterns
Walter Dioni
Walter Dioni, une rétrospective
par sa fille Alicia Dioni
Note de l’éditeur(1): Merci à mon collègue Mol Smith qui a assuré la liaison avec Alicia.
De 2002 à 2011, Walter Dioni, Mexique, a partagé plus de 60 articles souvent illustrés sur Micscape sur un large éventail de sujets. Ils sont tous liés dans un index ici et illustrent l’ampleur de ses intérêts, son amour de la vie microscopique et le microscope comme outil. L’anglais n’était pas la langue maternelle de Walter, donc particulièrement impressionnant pour partager des sujets techniques de manière claire.
Malheureusement, Walter Dioni est décédé parmi sa famille en septembre 2014 des suites d’une maladie. Son héritage à la communauté de la microscopie se poursuit.
La suite «Techniques microscopiques sûres pour les amateurs» a été compilée dans un livre par le propriétaire du site Mol Smith et disponible dans divers formats à partir d’ ici .
C’est vraiment un plaisir pour moi d’écrire sur mon père. Il s’agit bien sûr d’un simple résumé, mais peut-être pas très bref. Je crois que vous apercevrez des parties de sa vie que vous ignoriez peut-être… peut-être comme si c’était la face cachée de la lune. Je ne suis pas tout à fait certaine qu’il accepterait que je raconte tant d’histoires à son sujet, mais c’est ainsi que je peux le décrire de manière concise.
Je peux sauter d’une histoire à l’autre, mais j’essaierai de garder un peu d’ordre.
Mon père a montré un vif intérêt pour la science, même en tant que jeune garçon. Ma tante m’a dit qu’il passait des heures et des heures enfermé dans sa chambre à dévorer des encyclopédies. Cela a servi d’échappatoire pour éviter la douleur de l’agonie de son père. Ayant perdu son père, âgée de 39 ans, d’un cancer du foie vorace, il a travaillé très dur pour donner à ses enfants le meilleur de lui-même. Ma grand-mère ne s’est jamais remariée, alors il est soudainement devenu l’homme de la maison. Petit-fils d’immigrants italiens, son père possédait un fort sens de la famille. Toute sa vie, il a cru qu’il mourrait à 40 ans, comme son père l’avait fait avant lui, et il ne voulait nous laisser que de bons souvenirs.
Il a rencontré ma mère lors d’un mariage quand il avait 18 ans et elle en avait 15. Ils ne se sont plus jamais séparés après ça, et leur cour a duré 8 ans. Ils se sont mariés le 9 février 1953 et sont restés ensemble pendant 62 ans.
Mes premiers souvenirs de mon père étaient de lui sur sa moto et le plaisir de faire un tour, le vent froid sur nos visages. Ses livres… son microscope… Je me souviens qu’il mélangeait de la peinture et de l’eau et ajoutait des pigments et de la fécule de maïs pour que je puisse peindre avec mes mains alors que j’étais pratiquement encore un bébé. Quand j’étais un peu plus âgé, mon père m’a appris à extraire l’essence des roses de notre jardin pour en faire du parfum.
Nous vivions à seulement deux pâtés de maisons de la mer et de la porte d’entrée nous pouvions regarder les vagues se briser. Un jour, mon père a demandé à ma grand-mère de me confectionner un costume spécial (presque spatial!): Je ressemblais à un très grand sac Ziploc! Je devais avoir trois ans.
Il m’a emmené à la rambla (promenade) par une journée très venteuse, nuageuse et froide. La mer était sauvage et c’était très excitant de voir les grosses vagues s’écraser contre les rochers et nous asperger comme une cascade jusqu’à ce que nous soyons trempés.
Le soir, à l’heure du coucher, il inventait des histoires. Nous, les enfants, y avons joué un rôle actif et l’avons aidé à les créer. Il y avait invariablement une morale dans les histoires de père… les personnages étaient des fourmis, des coccinelles ou des poissons… il se donnerait beaucoup de mal pour décrire leur alimentation et leur habitat!
Lors de nos sorties au parc, sa petite boîte de bocaux et son filet étaient toujours présents. Il m’a appris à prélever des échantillons aquatiques dans les flaques d’eau et les ruisseaux, puis à les examiner au microscope à la maison.
La table de la cuisine est devenue un laboratoire, avec les pots de formol et les spécimens comme ornements. Des mots comme invertébrés ou rotifères ne me semblaient pas du tout étranges. J’ai trouvé normal de regarder mon père étudier pendant des heures, tandis que d’autres enfants regardaient leur père jouer au football ou lire le journal.
Il a étudié la médecine jusqu’à ce que, comme il me l’a dit, il ait senti qu’il avait appris tout ce dont il avait besoin de savoir. Comme il n’avait pas l’intention de devenir médecin, il a abandonné ses études de médecine un an après avoir commencé ses stages et consacré ses efforts à l’étude de la microbiologie et de l’entomologie. À l’époque, le parcours d’étude de la biologie était inexistant en tant que tel, et il est devenu autodidacte.
En 1961, mon père a obtenu une bourse pour travailler sur sa thèse à l’Institut de biologie marine de l’Université de Sao Paulo, Brésil, au laboratoire de San Sebastian où l’Institut possède une plage privée. À l’époque, le laboratoire était petit, mais avait une maison pour héberger des groupes d’étudiants qui étaient là pour des recherches sur le terrain.
Comme il devait y rester près d’un an, il ne voulait pas y aller seul et a donc emmené toute sa famille avec lui. En fait, ce fut l’année la plus heureuse de ma vie et celle de mes frères et sœurs. Ce n’était pas le cas de ma mère, qui a dû vivre au milieu de la jungle, isolée, sans téléphone ni télévision, et aucune compagnie sauf celle de quelques pêcheurs des plages voisines. Pas une autre âme. Le moyen le plus rapide de se rendre en ville pour acheter des fournitures ou voir le médecin était par voie d’eau dans un bateau à moteur hors-bord, et cela prenait 30 minutes.
Mes frères mes sœurs et moi étions les aides du père; nous avons collecté des échantillons d’eau de mer, filtré l’eau pour son travail avec les moules, collecté des holothuries ou des concombres de mer, comme on les appelle aussi. Nous avons vu une méduse géante et de nouveaux poissons volants. Dans l’ensemble, nous en avons appris davantage sur la nature pendant ces mois que pendant toutes nos années d’ l’école.
Un jour, un des pêcheurs locaux est venu demander de l’aide. Ses chiens avaient poursuivi un porc-épic et leur museau était plein de piquants. La connaissance de la médecine de mon père lui a bien servi pour enlever les piquants après avoir endormi les chiens pour la première fois avec de l’éther. Ces chiens se sont souvenus que c’était lui qui les avait soulagés de la douleur!
De retour dans notre pays, l’Uruguay, il a consacré son temps à l’enseignement des sciences naturelles dans une école secondaire. Il a programmé des sorties et a emmené ses élèves dans les lacs pour recueillir des échantillons et les étudier par la suite au microscope dans la salle de classe.
Pourtant, il avait besoin de plus, à la fois financièrement parce que la famille avait grandi – quatre enfants et un en route – et professionnellement, pour continuer à grandir et à apprendre.
Père a participé à un concours et a remporté un poste à l’Institut de limnologie de la ville de Santa Fe, en Argentine.
Il était également passionné de photographie. Nous, les enfants, devenions tous adolescents, il a donc transformé le garage en laboratoire photo – mettant de côté de la place pour ses pots de formol et ses instruments, bien sûr – et nous a initié à l’art de la photographie. Il nous a appris à prendre des photos, à développer des films et à imprimer sur du papier photo. Nous avons tous beaucoup appris et, en fait, un de mes frères a travaillé comme photographe professionnel pendant un certain temps.
Voici quelques-uns des ouvrages qu’il a publiés pendant cette période:
DIONI, W. 1970. Résultats préliminaires de la respirométrie de jeunes spécimens de Prochilodus platensis (Holmberg). Rev. Asoc.Cienc. Nat. Litoral, Santa Fe, Argentine, 1: 3-4. ISSN 0325-2809.
Dioni, W. et JL REARTES. 1975. Susceptibilité de certains poissons du Paraná moyen exposés à des températures extrêmes dans des conditions de terrain et de laboratoire. Physis, B, Buenos Aires, Argentine, 34 (89): 129-137. ISSN 0325-0350 .
Mon père a par la suite décidé d’accepter un poste d’enseignant et de chercheur à Buenos Aires.
Ce fut une période difficile en Argentine compte tenu de la situation politique: tout jeune, étudiant ou professeur risquait d’être persécuté pour ses idéaux, y compris mon père, même s’il ne participait pas à l’activisme politique ou au militantisme. Être cultivé était dangereux; penser était dangereux. Être étudiant et être jeune était presque un crime.
Mes frères et sœurs étaient au lycée et moi-même à l’université, où le climat était très tendu. La sœur de ma mère travaillait comme illustratrice dans une maison d’édition, et mon oncle était rédacteur pour un journal d’opinion. Ils ont été kidnappés et on n’a pas eu de nouvelles pendant trois mois. C’est grâce à la recherche constante et aux appels à l’aide de mon père auprès des ambassades et des agences internationales qu’après deux ans, ils ont été localisés et envoyés en Suède en tant qu’exilés politiques.
Ils ont eu la chance d’en sortir vivants. S’il s’était écoulé un an de plus, cela n’aurait probablement pas eu de résultat. Père ne voulait pas que nous, les enfants, soyons en danger, car bien que nous n’ayons mené aucun activisme politique, le simple fait d’être lié à des personnes arrêtées et son travail à l’université nous mettaient tous en danger.
C’est alors qu’il a décidé de chercher du travail et de s’installer au Mexique. Il a travaillé comme chercheur à Acapulco, puis a déménagé à Hermosillo, dans le nord de l’État de Sonora, où il est devenu chercheur et professeur à l’Université de Sonora. Après un certain temps, il s’est vu offrir le poste de directeur des ressources en eau, après quoi il a cessé de travailler. Compte tenu de son âge, il ne pouvait plus travailler, mais ne pouvait pas prendre sa retraite ne remplissant pas les conditions d’une pension comme tout le monde, en tant qu’étranger arrivant dans le pays à l’âge qu’il avait. Il en va de même pour l’Argentine et l’Uruguay… pas assez d’années de travail dans un pays donné.
Des parents exilés, après avoir reçu une compensation en vertu de la persécution du gouvernement argentin – malgré le rejet de l’affaire – ont donné à mon père une somme d’argent, avec laquelle il a pu acheter un petit terrain sur lequel il a construit une salle de fête qu’il louait, lui assurant un revenu.
Malgré ce qui précède, ce n’était pas suffisant; nous, les enfants, nous avons toujours aidé financièrement nos parents afin qu’ils puissent avoir une belle vie dans les dernières années. Il n’a jamais voulu plus que ce dont il avait besoin; il croyait fermement que l’argent n’est qu’un moyen pour atteindre une fin, pas une fin en soi.
C’est alors qu’il a commencé à écrire pour votre journal. Il était passionné par l’enseignement de ce qu’il avait appris, partageant ses connaissances et ramenant la science au niveau de la personne moyenne, en particulier les jeunes, afin qu’ils puissent susciter une passion pour cela.
Les problèmes financiers de mon père se sont aggravés lorsque l’ouragan Wilma a détruit le toit de son entreprise. En même temps, il a commencé à perdre la vue.
J’habitais à New York à l’époque, travaillant dans une pâtisserie; Je n’étais pas là légalement et, en tant que tel, je ne pouvais pas gagner beaucoup d’argent. Mes collègues de travail, en apprenant la catastrophe, ont aidé ma sœur Claudia et moi-même à collecter de l’argent pour réparer le toit de l’entreprise de mon père.
C’est alors que sa vue s’est détériorée. Son microscope était sa vie, et s’il perdait la vue, il sentait qu’il aurait tout perdu. Il n’y avait pas de temps à perdre, pas assez de temps pour récupérer financièrement et récupérer suffisamment d’argent pour la chirurgie.
Mes frères et sœurs éprouvaient également des difficultés financières et familiales. Nous ne pouvions tout simplement pas couvrir les frais de chirurgie. L’aide des collègues du magazine (2) a été vraiment fantastique. Il s’est senti soutenu et apprécié par vous tous, et très reconnaissant envers ceux qui lui ont permis d’obtenir de l’aide.
Je suis convaincu qu’il a vécu pleinement sa vie, sans luxe mais en faisant ce qu’il aimait le plus: mener des recherches pour offrir des solutions futures au monde. Et, en parlant de l’avenir, il y a plus de 50 ans, il m’a dit que la couche d’ozone s’amincissait et que cela conduirait au cancer de la peau. Il m’a supplié de ne pas prendre de soleil. Il m’a également parlé du réchauffement climatique…
C’était un esprit brillant. Mon père était soucieux du bien-être des autres, faisait toujours preuve de solidarité et aidait ceux qui en avaient besoin. Quand le moment est venu où il avait besoin d’aide, tout le bien qu’il avait semé a porté ses fruits.
Non, il n’était pas parfait. Il était humain… sensible, généreux; il ne savait pas faire des blagues, et le sang italien dans ses veines pouvait le rendre explosif. Ceci, cependant, il a toujours été: un homme bon.
Il y a plus que je pourrais dire, bien sûr, beaucoup plus. Cependant, cela suffira à vous donner une idée de qui il était.
Lumière, paix, amour.
Alicia
(1) il s’agit de l’éditeur Anglais de Micscape.
(2) Les lecteurs de Micscape et les membres de Mikroscopia avaient joint leurs dons pour permettre son opération.
L’Image Virtuelle en Optique
De la notion de Réel et de Virtuel en Optique géométrique.
( Et la confusion entretenue dans l’enseignement de la discipline)
Avertissement :
Ces propos ne concernent qu’une toute petite partie de l’ Optique Géométrique. Mais quand-même ! Il s’agit de la notion d’image virtuelle telle qu’elle est présentée et que je conteste. Le reste étant bien évidemment correct.
Introduction :
Il règne la plus grande confusion dans les esprits au sujet de la notion d’image virtuelle,
Certes certains personnes ont flairé une grosse anomalie qui constitue un paradoxe, paradoxe qui devient « normal et naturel » chez d’autres à partir du moment où ils « admetent » la définition donnée . et c’est cette définition qui pose problème et que je conteste.
Pourtant, certains autres sont carrément sur la voie de l’explication, mais ce n’est pas, à ma connaissance, explicitement exprimé.
Dans les temps reculés :
L’optique est une discipline ancienne qui essayait de comprendre le fonctionnement de la vision, mais ce n’était pas, loin de là, une science. Elle faisait partie des préoccupations philosophiques, sans véritable base expérimentale.
Pour les anciens, deux type de théories existaient:
- Celle qui considérait que c’étaient les yeux (« extramissioninsme ») qui projettent un flux sur les objets, comme pour les toucher; c’est le « cône visuel » qui sort de l’oeil. (Euclide, Ptolémée)
- Celle qui considérait que les objets envoyaient des « simulacres » ou « émanations » (« intramissionnisme ») qui atteignent l’oeil de l’observateur . Ce sont les atomistes comme Épicure. Mais cette théorie n’est que l’inverse de l’autre et ne fait pas intervenir l’anatomie et la physiologie de l’oeil ni la physique.
- Enfin certains comme Empédocle ou Ptolémée, mêlent les deux explications.
- D’autres comme Aristote faisaient intervenir le « diaphane » pour expliquer les couleurs. (2)
On est rigoureusement dans le raisonnement philosophique et non scientifique. - Il faudra attendre Alhazen ( Abu Ali al-Hasan ibn al-Hasan ibn al-Haytham 965-1039) pour adopter l’idée que la lumière vient de l’extérieur et que l’oeil est l’organe qui la perçoit et la transmet à notre connaissance par le nerf optique.
C’est la première démarche scientifique connue en la matière.
A partir de cette dernière vision, on a imaginé la lumière se diffusant à partir d’une source, se propageant en ligne droite, le « rayon lumineux « et portant une information, après réflexion sur un objet physique (matériel) , information, qui dans certaines circonstance, peut former une image sur un support, lui aussi matériel.
On sait depuis qu’une particule matérielle (le photon) peut être représentée dans sa trajectoire par le rayon lumineux , et qu’il est associé à une onde.
D’un autre côté, cette ligne droite (le rayon lumineux) a pu être assimilé à une droite géométrique et connaissant certaines lois simples (lois de la réflexion et de la réfraction) on a pu construire l’ Optique géométrique dont les calculs précis se vérifient dans la pratique de la construction des instruments optiques, même bien avant d’avoir découvert le photon.
De nos jours :
De très nombreuses connaissances sérieuses ont été acquises en optique depuis les « temps reculés », mais la même confusion règne dans les esprits. Cette confusion est due à la tentative de l’ Optique géométrique de vouloir tout expliquer y compris ce qui n’est pas de son domaine. Elle a voulu se passer de l’observateur et s’est accaparée de « l’image virtuelle » quelle prétend expliquer. Elle en est même arrivé à se passer, la-plupart du temps dans ses schémas d’explication, de l’existence de l’oeil et de l’observateur, affirmant , et c’est une erreur grossière, une faute grave, que l’image « virtuelle’ est créée par les dioptres.
Pour ceux qui ont un doute, on leur demande d’admettre (de croire!) que c’est ainsi.
Faute de quoi, ils sont bien souvent recalés !
Les « élucubrations » de l’ Optique géométrique moderne :
Parmi les premières « notion » qui sont transmises , celles qui nous intéressent ici sont basées sur un paradoxe artificiel.
Ce que retiennent les » bons élèves » c’est qu’il y a en optique DEUX types d’images:
- L’image réelle : on ne peut pas la voir (certains ajoutent directement)
- L’image « virtuelle », on la voit, mais elle n’existe pas (certains ajoutent physiquement) (3)
Alors, comme ce paradoxe artificiellement créé, pourrait entraîner un refus total, chez ceux qui n’ont pas l’habitude d’ « admettre », sans comprendre, (d’avaler des couleuvres), ce paradoxe a été remplacé par autre chose de plus subtil, mais tout aussi faux: : voici la nouvelle définition officielle ! :
- Une image virtuelle se forme avant la face de sortie d’un instrument d’optique (dans le sens de parcours de la lumière) et ne peut donc pas être visualisée sur un écran.
Cela veut explicitement dire que les instruments d’optique ont la faculté de « former » des images virtuelles (qui rappelons-le, selon une autre définition officielle, n’existent pas ! )
Or nous verrons qu’aucun instrument d’optique n’a cette faculté, contrairement à ce qui est écrit partout, et que c’est l’opérateur (démonstrateur) qui dessine cette image qui n’existe pas.
Une autre version de l’image « virtuelle » ,est la suivante.
« Si l’image formée par un dioptre ou un instrument d’optique, se situe avant le dioptre, celle-ci est virtuelle.
Si l’image se forme après le dioptre ou l’instrument d’optique, celle-ci est réelle.«
Dans cette version, on a déjà assimilé le fait (erroné) que le dioptre peut former une image virtuelle, si cette formation s’effectue avant la sortie de l’instrument !
Comme si le dioptre imaginait la présence (ou plutôt l’absence) de cette image.
C’est de l’animisme enfantin.
Il y a décidément quelque chose qui ne tourne pas rond dans ce type de raisonnement !!!
La Loi du retour arrière de la lumière.
Érigée en Loi, cette proposition est une véritable lapalissade.
Elle veut simplement dire que les lois de la réflexion et de la réfraction s’exercent quel que soit le sens de propagation de la lumière .
Que la source lumineuse soit en A ou en B , le résultat sera le même A atteindra B et B atteindra A.
Toutefois, il est des cas où le résultat n’est pas symétrique : un diviseur de faisceau produit à partir d’une seule source, deux faisceaux différents en sortie : où est la symétrie du raisonnement ?
Peut-on imaginer qu’une particule ou n’importe quel objet matériel en mouvement, change brutalement de sens ?
Et pourtant, c’est ce qu’on nous fait croire ou qu’on nous suggère quand on « prolonge dans l’autre sens » un rayon, pour « former » sur le papier, une image « virtuelle » qui comme il est dit, n’existe pas.
L’erreur de l’ Optique géométrique : le prolongement des rayons.
Je dirais que la Science est merveilleuse, mais on ne rentre pas en elle comme on rentre en religion, il n’est pas question d’admettre mais de comprendre.
Une fois qu’on soi-même prolongé les rayons, en sens inverse de la propagation de la lumière apparaît miraculeusement la fameuse image qui n’existe pas.
Peut-être que la « loi » du retour arrière de la lumière les incitent-elle à se le permettre ?
Il me semble donc, qu’il est démontré ici que l’image « virtuelle » n’est pas formé par l’instrument optique, mais par le dessinateur humain lui-même.
Alors pourquoi s’obstine-t’on depuis des siècles à vouloir dessiner une image qui n’est pas produite par l’instrument, qui n’existe pas physiquement, pas plus que les rayons qui ont été inversés pour l’occasion par le dessinateur ?
La réponse est parce qu’on « croit la voir » et cette réponse mérite explication !
Cette image ne fait pas partie du domaine de la physique, mais de celui du fonctionnement du cerveau, en l’occurrence humain.
A suivre …
(1) Il suffit de lire les très nombreuses questions sur le sujet des images réelles et virtuelles sur les différents forums de discussion, pour voir l’étendue considérable des dégâts!.
(2) http://www.lampe-tem…r/diaphane.html
(3) Comme l’attestent les nombreux ouvrages que j’ai consultés.
(4) Tout serait simple si on pouvait contester (réfuter) des affirmations soit disant sérieuses et scientifiques.
De la notion de Réel et de Virtuel en Optique géométrique.
( Et la confusion entretenue dans l’enseignement de la discipline)
Deuxième partie :
L’Image Virtuelle est créée par le cerveau.
Nous avons vu que l’image virtuelle ne fait pas partie d’une quelconque propriété des dioptres, lentilles prises ou miroirs et donc d’aucun instrument d’Optique.
Alors, cette image que nous croyons voir derrière le miroir quand nous regardons dedans, d’où vient-elle, qu’est-elle ?
Notre oeil, sans lequel nous ne verrions pas est construit comme un IMAGEUR . C’est à dire que ses deux lentilles que sont la cornée et le cristallin, vont focaliser les rayons divergents ou parallèles provenant d’un objet ou un paysage éclairé et qui sont dirigés vers lui, sur sa rétine pour former une IMAGE bien RÉELLE .
En fait nous ne pouvons voir avec nos yeux, que des images réelles.
Quand aux rayons convergents provenant de l’objet éclairé, ils peuvent former une image sur un support avant l’oeil mais pas sur la rétine puisqu’ils convergent avant elle.
Selon ma vision de l’optique, nous ne pouvons voir que des images réelles, soient formées sur un support avant l’oeil, soit sur la rétine après focalisation par les lentilles de l’oeil.
Fini le paradoxe des images réelles que nous ne pouvons pas voir et des images virtuelles qui n’existent pas et que nous voyons.
Maintenant d’où vient l’image de nous même que nous voyons derrière le miroir?
C’est vraiment très simple et c’est le miroir qui nous donne la réponse.
Voyons voir comment cela est possible.
Nous savons (c’est la physique qui nous l’enseigne), que les couleurs n’existent pas (physiquement), qu’il n’y a que des fréquences ou des longueurs d’onde différentes et que par conséquent, c’est le cerveau qui les fabrique (1), les ajoute, colorise les images provenant des objets .
La physique mesurera uniquement des longueurs d’ondes ou des fréquences, le cerveau, lui, fabriquera du bleu ou du rouge et nous fera croire que l’objet est bleu ou rouge.
Les aires visuelles du cerveau enrichissent donc les images qui se forment réellement sur les rétines, avec des couleurs, mais aussi d’une multitude d’autres informations !
Lié à la couleur, il peut y avoir une notion de froid ou de chaud, mais aussi des informations concernant la distance, le relief, voire des informations affectives liées à la culture. Phobie des araignées ou des serpents, ou attirance vers des objets ou des personnes.
Mais les aires visuelles ne font pas qu’enrichir, elles utilisent des algorithmes qui sélectionnent des zones d’intérêt au détriment d’autres zones qui n’apparaissent pas à la conscience sans un exercice volontaire d’analyse. (Cherchez par exemple le petit personnage caché.) de la même manière un nouveau né apprend à sélectionner des zones significatives qui lui simplifieront la reconnaissance d’un visage.
Ainsi le travail de fabrication de l’image virtuelle qui se superpose aux objets et aux paysages est considérable, très riche, mais aussi riche d’ « erreurs » et de possibilités de déformer la réalité.
Elles enrichissent l’image réelle mais la censure aussi Il est donc indispensable dans le domaine scientifique, mais aussi dans la vie, de bien apprendre à VOIR en remettant sans cesse en doute ce que l’on voit et de ne pas prendre tout ce qui est vu pour la vérité.
C’est le raisonnement , le recoupement et l’expérimentation qui nous feront approcher le plus de la vérité.
Cette nouvelle image enrichie, formée dans le cerveau se superpose , projection mentale, (pas physique, aucun rayon ne sort de l’oeil !) avec l’objet !C’est l’image virtuelle ! (2)
Donc, nous voyons avec notre rétine des images réelles, mais notre conscience « voit » à la place de ces objets, une image virtuelle enrichie.
Notre cerveau et probablement aussi celui d’innombrables animaux, fait cette superposition directe (4) et automatique depuis la nuit des temps.
Je précise qu’il s’agit ici de vision directe, la vision de tous les jours sans autre instrument que nos yeux.
On peut facilement imaginer que chaque fois qu’un dispositif optique dévie l’image initiale pas encore formée de la ligne droite, ou bien en change la taille, le cerveau génétiquement câblé et programmé pour voir droit devant, et à la bonne distance, soit pris en défaut et est sujet à une illusion visuelle (et non pas optique ) . C’est ce phénomène, qui est reproduit inconsciemment par le dessinateur, qui prolonge comme le fait le cerveau, les rayons dans l’autre sens.
Laissons à l’Optique ses propriétés réelles et physiques, les photons à leur trajet, et rendons au cerveau sa capacité de transformer la réalité en un monde virtuel , impalpable, le monde que nous vivons dans notre cerveau et notre corps.
Conclusion générale :
Il existe 2 types d’instruments d’optique: les instruments objectifs et les instruments oculaires
- Les instruments objectifs (voir l’ étymologie : objet, objectivité etc ) appelés aussi instruments impersonnels, donnent un faisceau convergent qui forme une image RÉELLE sur un support physique (Ecran, capteur, surface sensible)
- Les instruments oculaires ou instruments subjectifs (voir étymologie ) sont calculés pour fonctionner avec l’ oeil , ils tiennent compte des caractéristiques de l’oeil , mais les yeux ne sont pas tous identiques, ce qui fait la subjectivité de l’instrument et de l’observation. Ils forment un faisceau divergent (dans ce cas il faut accommoder) ou parallèle (pas besoin d’accommoder) et forment après passage par les deux lentilles de l’oeil, une image RÉELLE sur la rétine .
Le but des instruments d’optique quelle que soit leur catégorie, et ils ne peuvent faire que çà est de former au final une image RÉELLE !
Cette image réelle est ensuite reprise par le cerveau , largement traitée par les aires visuelles, et présentée à la conscience sous forme d’une image VIRTUELLE. Les aires visuelles virtualisent l’image réelle nous avons donc une réalité virtualisée.
Ensuite, dans la vie courante, nous superposons cette image virtuellement enrichie, avec les objets, les paysages les personnages..
Tout instrument optique perturbant le trajet réel de la lumière, trompe les aires visuelles sur la provenance des rayons (et c’est son but!) mais le raisonnement peut nous informer de ce qui constitue une illusion visuelle. Si nous savons qu’un miroir à 45° est sur le trajet de l’image, nous pourrons en conclure que l’objet est sur le côté et non devant nous. Il en est de même pour le grossissement (5) Mais si rien ne nous permet de le savoir, nous nous illusionnons.
Soyons clairs dans notre vision des choses et l’interprétation des mots.
La réalité virtuelle dont on nous rabat les oreilles, cela n’existe pas ( ! ) soit l’image est virtuelle soit réelle, sinon on tombe dans les manipulations mentales du type « vrai faux passeport » ! Si un passeport est faux, c’est vrai et il n’est pas besoin de le dire !
Par contre on peut parler de réalité virtualisée ou de réalité augmentée (en fait modifiée) , c’est ce que font tous les appareils technologiques optiques à la base, mais donc le signal (image réelle) a été modifié par un dispositif physique (comme la matrice de Bayer (ou équivalent) ) ou par des programmes informatiques embarqués qui n’ont pour but d’imiter ce que font nos aires visuelles pour faire plus « vrai » !
La Vie, ne peut qu’utiliser le lois de la physique se servant, dans le sujet qui nous concerne, des phénomènes physique réels.
Ensuite, elle peut créer, si elle est assez évoluée, tout un monde Virtuel, dans lequel nous pensons , et qu’il faut savoir différencier du monde réel, physique, celui de l Univers physique et de ces lois.
Laissons le RÉEL à la physique et à l’Optique, et rendons le VIRTUEL à la Vie
Merci de ne pas tout mélanger.
Amicalement.
(1) Et il est impossible de démontrer que chaque individu, traduit les mêmes fréquences dans les mêmes couleurs !
(2) Nous devrions l’appeler plutôt image mentale.
(3) En ligne droite, droit devant !
(4) les illusions, comme l’image virtuelle, c’est du domaine du cerveau, pas de l’optique physique ou géométrique!
(5) On dit souvent qu’une lunette terrestre rapproche 30 fois alors qu’un microscope grossira 30 fois alors que le principe optique est le même. C’est le cerveau qui interprète l’image reçue sur la rétine.